Le groupe SOS seul en lice pour sauver Alpha Santé

Publié le 26/02/2012
Avec la défection de la Fondation de Rothschild, le groupe SOS est seul en lice pour sauver l'hôpital de Mont-Saint-Martin. L'étau se resserre, avec une foule de questions de part et d'autre, autour des syndicats et des élus.
Le groupe SOS seul en lice pour sauver Alpha Santé
Le groupe SOS seul en lice pour sauver Alpha Santé
Avec la défection de la Fondation de Rothschild, le groupe SOS est seul en lice pour sauver l'hôpital de Mont-Saint-Martin. L'étau se resserre, avec une foule de questions de part et d'autre, autour des syndicats et des élus.

© Le Républicain Lorrain, Dimanche le 26 Février 2012 / MMN
 
Du côté des syndicats de l'hôpital de Mont-Saint-Martin, comme ici chez Force ouvrière, l'annonce du désistement de la Fondation de Rothschild est une surprise, ou pas. Mais avec un unique 'sauveur' en course, les questions subsistent, plus nombreuses que jamais. Photo Samuel MOREAU

Chez les syndicats de l'hôpital de Mont-Saint-Martin, il y a les incrédules - « Vendredi matin, j'ai eu la direction pour prévoir leur visite le 7 mars... » - et les blasés - « Ça ne m'étonne pas, des bruits couraient dans le syndicat ». Quoi qu'il en soit, comme annoncé dans nos colonnes (RL du 25/02), la Fondation de Rothschild a bien indiqué avoir « le regret [d']informer que, si les échéances ne peuvent être réétudiées afin de permettre que la mise en concurrence des adosseurs offre des conditions satisfaisantes et sereines d'élaboration d'un projet global, la Fondation de Rothschild est dans l'obligation de se retirer de ce dossier ».

Le groupe SOS, déjà au chevet d'Hospitalor à Saint-Avold, se retrouve donc seul en lice pour sauver l'hôpital de Mont-Saint-Martin ainsi que les établissements pour personnes âgées d'Alpha Santé.

« La Fondation de Rothschild, comme la Fondation Caisse d'Épargne, n'avait pas l'aspect sanitaire, relativise Serge De Carli, maire de Mont-Saint-Martin. J'espère que SOS va perdurer. On n'a pas le choix. »

Pour Jean-Marc Borello, délégué général du groupe SOS, le désistement de la Fondation de Rothschild « ne change rien. Sinon une responsabilité plus grande, car si on ne parvient pas à réaliser ce que l'on veut faire, la structure va disparaître ». Un constat partagé par la CFDT. « Tant mieux s'ils peuvent nous adosser. Aujourd'hui le temps est compté, on ne va pas les refuser », constate Philippe Palumbo, délégué syndical.

Le nerf de la guerre ? L'argent

Malgré tout, des interrogations subsistent. Car rien n'est joué. « C'est l'incertitude totale. On va à la pêche aux informations », regrette-t-il. Chez Force ouvrière, c'est presque le même son de cloche. « On a l'impression que c'est un puzzle. On a quelques éléments mais l'image principale reste cachée », soupire Francine Portailler, déléguée syndicale.

Entre les dettes, les emprunts et le plan de sauvegarde de l'emploi, tout le monde se demande qui va payer quoi. « Avec Hospitalor, nous avons le soutien des élus du conseil général et cela fonctionne bien », estime Jean-Marc Borello. La remarque s'entend-elle en terme budgétaire ? Car en tant qu'adosseur, SOS n'investira pas au sens courant du terme. Le principe est de garantir des financements via la confiance que les banques ont dans le groupe et ses capacités de gestion. « L'Agence régionale de santé l'a déjà fait, mais elle doit continuer de jouer le jeu », prévient Serge De Carli. La Fondation de Rothschild l'a également évoqué dans son courrier adressé à l'administrateur provisoire : « L'Hôtel-Dieu de Mont-Saint-Martin [...] nécessiterait un soutien volontariste des pouvoirs publics ». Chez FO, la traduction est plus triviale : « Sans argent, on est foutu. Sans aide des pouvoirs publics, on ne peut pas s'en sortir ».

Textes Olivia Fortin. Lire également en pages Région.