Les « petites mains » de la route portent le deuil (ER, Di 3 mai 2020)

Publié le 04/05/2020

L'Union fédérale Route FGTE-CFDT appelle les ambulanciers, routiers, convoyeurs et personnels de la logistique à arborer brassards et drapeaux noirs en mémoire des victimes de « cette deuxième ligne oubliée ». Débrayage en vue le 7 mai.

« Il a fallu se battre pour que les conducteurs routiers aient accès à des sanitaires sur des bases logistiques, pour obtenir l'ouverture d'aires de service ou de restaurants routiers. Il y a toujours, sur les sites logistiques des règles de distanciation qui ne sont pas respectées, des moyens de protection qui ne sont pas disponibles. Les ambulanciers réalisent des missions d'urgence sans les matériels nécessaires. Les convoyeurs de fonds assurent dans l'ombre une mission stratégique. » Alors, oui, Kamal El Jaouhari, le martèle :

« Nous sommes tous, comme les caissières, les petites mains qui assurent la continuité de la vie économique. Mais des petites mains oubliées. »

Le secrétaire général adjoint Lorraine Sud de l'Union fédérale route FGTE-CFDT rappelle ainsi le « lourd tribut » payé par les 700.000 salariés (65.000 dans le Grand Est) qui relèvent de la convention collective des transports routiers : « 5500 cas de Covid-19 déclarés dont 35 décès. »

Le syndicat appelle, en mémoire des victimes, à porter un brassard noir ou à accrocher un drapeau noir à son véhicule. « Il faut aussi que l'État accorde une gratitude à ces salariés de la deuxième ligne, comme il l'a fait avec une prime aux fonctionnaires », ajoute Kamal El Jaouhari, conducteur routier depuis vingt ans. « Il aide les entreprises. Mais au vu de leurs difficultés, il nous paraît difficile que ce soient elles qui nous accordent une telle prime. »

Les « soldats de la route » veulent ainsi sortir de l'ombre. Et ils feront d'autant plus entendre leur voix que l'Union fédérale route CFDT appelle à une journée de débrayage dans les entreprises du secteur le 7 mai prochain.