Les urgences en grève reconductible à partir de lundi ( RL - Ouverture 57C / Di. 7 Juillet 2019 )

Publié le 10/07/2019

Ce lundi, les urgences de l'hôpital de Sarrebourg rejoindront le mouvement national de grève. 

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Si les soins seront assurés comme d'habitude, le personnel veut faire entendre sa revendication principale : « Avoir le temps de prodiguer des soins de qualité pour tous ».

Les banderoles sont déjà là. La mobilisation se prépare aux urgences de l'hôpital Saint-Nicolas de Sarrebourg. Ce lundi, à 8 h, le service lancera une grève illimitée et rejoindra les 167 autres services actuellement en grève à travers la France (chiffres du collectif Inter-Urgences). Si les soins continueront à être assurés comme d'habitude, le personnel veut alerter sur ses conditions de travail et faire prendre conscience du profond malaise qui règne entre les murs du service. « Ça s'est vraiment dégradé », confie une infirmière.

La situation n'est pas propre à Sarrebourg, mais le service local ne fait pas exception aux conditions dénoncées à l'échelle nationale : rémunération insuffisante, manque de personnel, manque de place, alors que le nombre de patients accueillis ne cesse d'augmenter. « Ici, nous sommes sur une augmentation de 2 % de prises en charge par an depuis trois ans aux urgences », précise Hervé Fuchs, secrétaire de section pour la CFDT. Le tout sans embauche.

« Course contre la montre »

 

Conséquences : les délais de prise en charge s'allongent (2 h 30 à 3 h pour une consultation ; 4 h pour une hospitalisation), le personnel s'épuise en cumulant de nombreuses heures supplémentaires : « A l'hôpital, pour le personnel non-médical, il y a 55 000 heures supplémentaires non payées », assure Hervé Fuchs. Les chiffres sur le personnel soignant ne sont pas connus. Mais les témoignages aux urgences évoquent des centaines d'heures supplémentaires engrangées (lire le reste des revendications dans l'encadré). Et une « course contre la montre » : « On n'a plus le temps de parler avec les patients », dénonce une infirmière. Si le personnel assure ne pas « venir à reculons » au travail, certains évoquent leur « épuisement ».

La direction « à l'écoute »

 

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Pour l'heure, les 70 millions débloqués par le gouvernement n'ont pas permis d'endiguer la grève des urgences. « Et c'est la vitrine de l'hôpital », rappelle Hervé Fuchs. Une manière de signaler que la crise ne se limite pas aux urgences... et pourrait s'étendre à tous les hôpitaux.