[COMMUNIQUE DE PRESSE] Dérogations exceptionnelles au travail dominical : pour la CFDT, l’exception ne doit pas devenir la règle
Le 10 mai dernier, la Ministre du Travail a donné instruction aux préfets d’initier des concertations sociales en vue d’adopter des arrêtés préfectoraux visant à accorder des dérogations exceptionnelles au repos dominical.
Ces concertations ont bien été organisées dans la plupart des départements. Elles ont cependant pris des formes extrêmement disparates, allant de la simple information par mail à l’organisation, à l’organisation d’une rencontre des partenaires sociaux. Et alors que l’objectif d’une concertation est bien de recueillir des éléments utiles à la prise de décision, nos mandatés nous font quasiment tous remonter un sentiment amer. Nos arguments n’ont que peu, voire pas du tout été pris en compte. Nos syndicats ont le sentiment que ces consultations s’apparentent plutôt à des formalités administratives.
Sur le fond, nous restons perplexes quant à l’utilité de telles mesures qui viennent s’ajouter à toutes les autorisations d’ouvertures déjà accordées. L’argument de la sécurité sanitaire et du rattrapage économique lié à la crise ne repose à notre connaissance, sur aucune donnée objective et ne correspond pas aux constats que nous faisons sur le terrain.
Nous venons de vivre une année particulière, au cours de laquelle l’ensemble de la société a été mise à rude épreuve, les travailleurs du pays n’y font pas exception. Aujourd’hui nous notons une décrue dans la progression du virus. Mais l’arrivée de nouveaux variants doit nous conduire à rester particulièrement vigilants. Hors les ouvertures supplémentaires des magasins le dimanche vont automatiquement générer des brassages de populations supplémentaires avec les risques que cela induit.
Pour la CFDT, les ouvertures dominicales doivent être appréciées en fonction des habitudes de consommation et des habitudes de vie sur les territoires. Cette évaluation au cas par cas ne peut se faire qu’en impliquant les salariés concernés, par le biais du dialogue social entre les acteurs économiques et les partenaires sociaux.
La CFDT Grand Est restera particulièrement vigilante à l’avenir à ce que le travail du dimanche ne soit pas banalisé et que, quand il y a lieu de l’autoriser, cette autorisation respecte le cadre réglementaire en vigueur, la nécessaire concertation des acteurs, le volontariat des salariés et la mise en place de contreparties en leur faveur. La reprise de l'activité et la sortie de crise doivent se faire dans notre région et partout en France par le dialogue social territorial et conventionnel.
