Cancer du sein, maladie professionnelle ? (RL / VEN. 14 DECEMBRE 2018)

Publié le 14/12/2018

600 000 femmes en France, 60 000 nouveaux cas et 11 000 décès par an. La 1re cause de décès des femmes par cancer. Tel est le bilan chiffré des dégâts du cancer du sein dans l'hexagone : 99 % de femmes touchées par la maladie, 1 % d'hommes.

Des risques professionnels avérés

Et en relation avec ces chiffres élevés, François Dosso, de la CFDT branche mine, énonce plusieurs facteurs.

« Il y a bien sûr des facteurs liés au mode de vie », rappelle-t-il. L'obésité, la consommation excessive d'alcool, le tabagisme. Ou « les prédispositions » génétiques, liées à l'âge ou à la vie gynécologique et reproductive.

« Mais les risques professionnels sont certains, les preuves sont avérées, poursuit Cathy Roumens, membre du bureau de la CFDT au CHS de Sarreguemines.

Le travail de nuit, les rayonnements ionisants et les produits chimiques en sont les trois principaux facteurs. »

Une enquête nationale

Et c'est à ce titre que la CFDT s'est lancée, depuis la semaine dernière à Sarreguemines, dans une vaste enquête visant à ajouter le cancer du sein au tableau des maladies professionnelles. En commençant par les centres de santé.

« La Moselle est le département pilote. Mais cette campagne a vocation à s'étendre au niveau national », exergue Hubert Leininger, secrétaire général du syndicat. .../...

Manque de mélatonine, rayons ionisants et produits chimiques

 .../... En d'autres termes, le travail de nuit pose un réel problème.

« Sont incriminés l'exposition à la lumière (diminuant la production de mélatonine qui est surtout sécrétée la nuit et ayant un effet anti-cancérogène), la perturbation des gènes (impliqués dans la prolifération cellulaire) ou les troubles du sommeil (pouvant affaiblir le système immunitaire) »,présente l'un des tracts de cette campagne.

Mais également les rayons X, gamma et cosmiques, par lesquels sont particulièrement concernés le personnel des services de radiologie mais également les hôtesses de l'air et travailleuses nucléaires.

De nombreux métiers touchés

Quant aux produits chimiques qui induisent notamment l'exposition aux perturbateurs endocriniens, ils touchent un large panel de métiers... « Tous ceux qui utilisent des produits désinfectants pour les locaux par exemple. Depuis le lancement des questionnaires, quelques coiffeuses et esthéticiennes nous ont également fait part de leur contact quotidien avec des produits chimiques », mentionne François Dosso.

Un long combat.  .../...