Les ouvriers forestiers,les plus touchés (L'ALSACE / LUNDI 31 Août 2020)
Sur les cinq dernières années (2015 à 2019), en Alsace, 19 accidents mortels se sont produits dans l'agriculture, autre secteur à risque. Et 25 % concernent le bûcheronnage.
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Pas une année sans qu'au moins un bûcheron ne soit blessé ou tué par la chute d'un arbre, d'une branche, ou ne périsse écrasé par une grume ou une souche. Il faut dire qu'avec 75 % de forêts domaniales et communales, l'Alsace a une population de bûcherons plus importante que le reste de la France.
« Les accidents mortels des ouvriers forestiers ont longtemps été masqués car il y a peu de bûcherons et de débardeurs parmi les salariés relevant du régime agricole, alors que l'accidentologie de cette profession est importante : entre 2005 et 2020, on a enregistré 45 accidents mortels en forêt dans le Grand Est », relève Jean-Luc Rue, chargé de la santé au travail à la CFDT.
Le syndicat s'est emparé du problème il y a trois ans en demandant un plan de prévention spécifique pour les travailleurs en forêt.
« Une première étude a été réalisée en 2018 sur 25 épisodes mortels en forêt. Depuis, il y en a eu dix de plus, dont cinq à l'automne dernier ». L'analyse a permis de mettre au jour l'accidentologie des personnels forestiers. Le bilan est lourd, particulièrement pour l'Alsace-Moselle qui représente 60 % des cas.
Pour la CFDT, la prévention de la mortalité en forêt implique le renforcement du dialogue social, une action de formation pour laquelle le décret est attendu depuis 2018, et une vigilance au niveau de l'environnement et du milieu forestier fragilisé par le changement climatique.
« Le problème, c'est qu'on a de moins en moins de bûcherons communaux et de plus en plus d'entreprises privées et étrangères avec lesquelles il est plus difficile de travailler », regrette Jean-Luc Rue. « Début août, un bûcheron a encore trouvé la mort dans le sud du Pays de Bitche. Il s'agissait d'un salarié détaché par une société roumaine ».
