Pour la CFDT, le dialogue social plus que jamais au cœur de l’action (LIBÉRATION CHAMPAGNE, MAR 5 MAI 2020)

Publié le 05/05/2020 (mis à jour le 19/06/2020)

Le message, ce n’est pas tant de dire qu’il faut du dialogue social dans l’entreprise en ce moment, mais surtout de réfléchir à la manière dont on
l’organise, explique d’emblée Rémi Bardeau, secrétaire général de l’Union départementale CFDT

TÉLÉTRAVAIL EN MODE DÉGRADÉ
À première vue, ça paraît évident. Mais, à la mise en place du confinement, les réactions ont été très différentes, ont constaté les représentants du syndicat. « Les moments de crise exacerbent les comportements, en bien ou en mal. Dans les entreprises où le dialogue social était inexistant ou tendu, les choses ne se sont pas toujours passées facilement. »
Les équipes de la CFDT sont intervenues pour arrondir les angles et – lorsqu’il le fallait – aller jusqu’au services de l’État.

« Assez rapidement, on a senti une volonté de résoudre les problèmes et une prise de conscience collective de la gravité de la situation. »
L’un des principaux axes de travail du syndicat – outre le respect des règles sanitaires – a été la mise en place du télétravail. Une mise en place dans l’urgence et hors du cadre législatif en vigueur. « On a déployé le télétravail en mode dégradé, mais il va falloir très vite sensibiliser les employeurs pour qu’ils ouvrent des négociations afin de le remettre dans le cadre légal », remarque Guy Delatour de la CFDT-S3C (syndicat
communication, conseil, culture).

GÉRER LA REPRISE D’ACTIVITÉ
Afin de poursuivre ce dialogue social, les syndicats aubois (CFDT, CGT, FO, CFECGC, CFTC, Unsa, FSU) ont été reçus à la préfecture, le 23 avril dernier, avec les services de la Direccte.
Un échange positif pour Rémi Bardeau, qui préconise que le Département adopte une charte d’engagements des partenaires sociaux (organisations syndicales, patronales, chambres consulaires, services de l’État et de la Santé au travail) à l’image de celle rédigée dans le Bas-Rhin qui regroupe des engagements sur les mesures à prendre et le maintien du dialogue social.

MALADIE PROFESSIONNELLE
Le syndicat se prépare déjà à « l’après 11 mai » et aux différents plans de reprise d’activité. Il demande surtout que les contaminations au Covid-19 soient toutes reconnues comme maladie professionnelle et pas seulement pour le seul personnel soignant avec un principe d’imputabilité.

« Le salarié, le libéral, le fonctionnaire n’aura pas à faire la preuve qu’il a été contaminé sur son lieu de travail. Il faut
une reconnaissance systématique avec une indemnisation fixée à l’avance », demande Rémi Bardeau.

Le dialogue social a donc encore de beaux jours devant lui.