Une reprise marquée par des grèves (L'Alsace / Mardi 03 Novembre 2020)

Publié le 03/11/2020

Que l'hommage à l'enseignant assassiné Samuel Paty ait été réduit à la portion congrue, soit une minute de silence suivie de la lecture de la lettre de Jean Jaurès ce lundi, est mal passé auprès de nombreux enseignants, autant que de chefs d'établissement. .../...

Au vu du contexte épidémique, Laurent Gomez, secrétaire général du Sgen-CFDT, aurait même préféré que l'hommage soit reporté au jour anniversaire du drame, le 16 novembre ou le 16 décembre, afin d'en faire « un réel acte pédagogique ».

« Ce n'est pas ce qu'on attendait, il n'y a eu aucun temps de résilience ou de préparation », regrette-t-il. Certains établissements ont réussi à organiser un moment de concertation entre professeurs, mais ce n'était pas les directives du rectorat et donc pas la majorité.

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« Désorganisation »

.../..... « Mettre en place la distanciation dans des classes moins chargées demande des moyens, des recrutements, d'autant qu'il va y avoir des personnels vulnérables en arrêt de travail. » « C'est la désorganisation du service public, alors qu'on aurait pu préparer la deuxième vague attendue par tous, en prévoyant des effectifs allégés, un enseignement hybride », assène Laurent Gomez.

.../... Rarement un retour en classe après les vacances scolaires aura été aussi peu serein. Avec la sensation d'être pris entre deux feux, sans préparation suffisante, les équipes pédagogiques ont eu à affronter les deux sujets les plus sensibles du moment, la laïcité et la liberté d'expression et le renforcement des mesures sanitaires.

Sentiment de solitude

Certains s'inquiétaient aussi des conditions de sécurité dans les établissements, comme au collège Kennedy ou à Strasbourg, où un enseignant évoquait des risques de « violences verbales ». Face aux contestations de la liberté d'expression, voire de la laïcité, beaucoup de professeurs ont le sentiment d'être « seuls ». .../.... « aucun collègue ne prendra le risque d'ignorer ce qui fait partie des signaux faibles ». Lundi soir, six incidents avaient été signalés dans le Bas-Rhin, mais les éléments manquaient pour le Haut-Rhin.

 

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