Retour

411 M€ de dette et un rapport imminent (RL / JEU. 31 JANVIER 2019)

Publié le 31/01/2019

Avec 4 inspections en 5 ans, et en attendant le dernier rapport, imminent, de l'Inspection générale de la santé, le CHRU de Brabois, au bord du gouffre financier, entame une année fondamentale pour son avenir.

Si le Centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Nancy-Brabois est vraiment une priorité nationale pour Matignon, on ne tardera pas à le savoir. En effet, le 4e rapport, tant attendu, de l'Inspection générale de la santé (Igas) devrait tomber dans les jours qui viennent, avec plus d'un mois de retard. Pour Christophe Lannelongue, directeur général de l'Agence régionale de santé du Grand Est (ARS), le rapport Igas permettra d'affiner le dossier. .../....

Vu de la calculette d'un comptable parisien, le dossier du CHRU est jugé « faible » parce qu'il ne prévoit pas suffisamment de gains de productivité à court et moyen termes : « Hors immobilier, avant même qu'on ait livré des bâtiments nouveaux, le CHRU doit faire des efforts supplémentaires », explique Christophe Lannelongue.

Plombé par une dette insondable de 411 M€, d'un déficit structurel de 290 M€, le CHRU s'est réformé de façon drastique depuis quatre ans. Près de 42 M€ d'économies, pour 400 postes de travail supprimés et la fermeture de 285 lits. Hélas, le remède est trop faible et le CHRU perd encore des forces : 20 M€ chaque année.

.../...

Pour Alex Gorge de la CFDT santé, le report du rapport de l'Igas, attendu depuis décembre, est inquiétant : « D'autres CHU multisites en France, comparables à Nancy, ont déjà l'aval du Copermo, comme Strasbourg ou Reims. On se pose des questions : va-t-on être financé ? Nous attendons des actes du gouvernement, pas des paroles. Et la même égalité de traitement pour Nancy qu'ailleurs en France ».

Pour l'Unsa Santé, William Graff, secrétaire départemental 54, livre son inquiétude : « Y aura-t-il de nouvelles suppressions de postes ? Quelles sont les mutations envisagées avec la chirurgie ambulatoire ? Quels seront le timing et le coût humain des réorganisations structurelles liées au regroupement à Brabois ? »

Même inquiétude pour Pascal Engel, secrétaire Unsa du CHRU : « Quatre inspections Igas en 5 ans, ce n'est pas banal ! Le fait que le rapport ait un mois de retard n'est pas rassurant. Regrouper sur un seul site est une bonne solution pour faire des économies. Mais une autre réalité s'impose, celle des patients et du personnel. On peine à recruter : il manque 65 infirmières, c'est dire que le CHRU n'est pas très attractif en matière de conditions de travail. » Pas très attractif mais très endetté, avec un projet de regroupement à Brabois à 500 M€. C'est peu dire que 2019 s'annonce comme l'année de tous les défis.