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Florange, l'accord entre l'Etat et ArcelorMittal doit trouver un prolongement

Publié le 04/12/2018

L’accord signé entre ArcelorMittal et le gouvernement actait, fin 2012, la mise sous cocon (ou mise en sommeil) des deux hauts fourneaux de Florange ainsi que plusieurs engagements pour accompagner l’arrêt de l’activité. Alors qu’il arrive à échéance à la fin de l’année, quel bilan peut-on en faire ?

L’accord signé entre ArcelorMittal et le gouvernement actait, fin 2012, la mise sous cocon (ou mise en sommeil) des deux hauts fourneaux de Florange ainsi que plusieurs engagements pour accompagner l’arrêt de l’activité. Alors qu’il arrive à échéance à la fin de l’année, quel bilan peut-on en faire ?

L’accord comportait des dispositions visant à accompagner socialement la reconversion des salariés concernés par l’arrêt de la phase liquide et à procéder à des investissements dans la recherche et pour la consolidation des activités industrielles maintenues à Florange.


Sur les deux volets : accompagnement social et investissements, les engagements d’ArcelorMittal ont été tenus, parfois même au-delà des termes de l’accord. L’implication de la CFDT dans l’entreprise, pour suivre le reclassement des salariés, et au niveau territorial, dans la commission de suivi des investissements, lui permet de l’affirmer.
Reste l’article 5 prévoyant qu’ArcelorMittal évaluera la possibilité de redémarrer une activité hauts fourneaux sur le site de Florange, soit en cas de retour du marché, soit en cas de projet de nouvelle technologie.

LA FGMM-CFDT DEMANDE QUE L’ACCORD DÉBOUCHE MAINTENANT SUR UNE DISCUSSION VISANT À METTRE EN OEUVRE L’ARTICLE 5 DE L’ACCORD DE 2012.

Si le contexte économique pourrait permettre un redémarrage des hauts-fourneaux, la décision mérite cependant réflexion :

Depuis 2012, la production d’acier d’ArcelorMittal en France a trouvé un équilibre économique. Le redémarrage des hauts fourneaux de Florange, même s’il s’agit de réduire le volume des importations de l’Europe, remettrait en cause cet équilibre avec des effets collatéraux sur les autres sites sidérurgiques du groupe en France.

Par ailleurs, les populations riveraines des hauts fourneaux sont désormais habituées à respirer un air débarrassé des émissions de l’industrie sidérurgique. Il n’est pas acquis que celles-ci accepteraient la réouverture d’une activité qui potentiellement pourrait dégrader leur cadre de vie. Il serait pour le moins nécessaire d’ouvrir une consultation citoyenne avant d’engager une telle décision avec le risque que l’opinion publique en rejette l’idée.

Pour la FGMM-CFDT, l’avenir de la sidérurgie française nécessite que des actions soient maintenant engagées pour placer la production d’acier sur une voie bas carbone avec une perspective de décarbonation totale à terme.

Quelles sont les propositions de la CFDT ?
travail pro interpro ArcelorMittal

Pour conforter la sidérurgie en Lorraine, deux axes de progrès doivent être suivis parallèlement.

Le premier consiste à poursuivre l’effort d’investissement pour consolider les installations sidérurgiques de Florange. La reconversion de la ligne d’électrozingage (Elsa) en ligne de galvanisation (Galsa) réalisée en 2017 pour la filière à froid, issu de l’application de l’accord, va dans le bon sens. Mais d’autres projets de cette nature doivent être engagés.
Le deuxième axe consiste à investir pour la transition écologique, plusieurs chantiers pourraient être ouverts sur ce sujet. La FGMM-CFDT propose à ArcelorMittal de réaliser des investissements à la cokerie de Serémange pour réduire ses émissions. Elle propose également qu’ArcelorMittal soutienne le projet de plateforme multimodale industrielle et logistique Europort, pour accélérer sa mise en oeuvre. En effet, le transport par la voie fluviale permettrait de réduire les émissions de CO2 et de particules fines dues au trafic routier des camions qui transitent dans la vallée de la Fensch. Pour la FGMM-CFDT, il est aussi nécessaire de développer les activités de recherche du centre de Maizières-lès-Metz et de les orienter sur la création d’une filière bas carbone.

Le coût du redémarrage de Florange sera chiffré par ArcelorMittal. La FGMM-CFDT est prête à s’engager dans un groupe de pilotage pour trouver un prolongement à l’accord de 2012 et tourner définitivement les pages sombres du passé.


Plus que la remise en service des hauts fourneaux de Florange, les salariés d’ArcelorMittal ont besoin d’une filière sidérurgique :
• Respectueuse de leur santé et de celle des populations riveraines ;
• Respectueuse de l’environnement ;
• Performante face à la concurrence pour soutenir son activité et ses emplois.

 

 

 

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