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L’Edito du SG avril 2018

Publié le 26/04/2018

Au Congrès de Rennes, montrons que la CFDT n'appartient pas au vieux monde.

L’actualité est riche, sans doute trop. Marché du travail, éducation, formation professionnelle, santé, handicap, fonction publique, SNCF, contrats aidés, lutte contre la pauvreté, asile et intégration, statut de l’entreprise, retraites… on arrive difficilement à compter les "chantiers" en cours. Si nous peinons à les compter, les acteurs peinent à les suivre, et il est à craindre que les salariés, les agents publics, les chômeurs, les jeunes, les retraités… peinent à les comprendre. Le rythme et la méthode pour réussir les changements dans le privé et dans le public sont des enjeux sur lesquels nous avons des désaccords  avec le pouvoir politique.

La CFDT a toujours travaillé pour la transformation sociale, une transformation ancrée dans la réalité, dont le sens se construit par le débat, la proximité et le dialogue. La place du dialogue pose problème dans la méthode Macron. Et c’est aussi la question du sens qui est posée : vers quel modèle social allons-nous ? Quelle articulation aujourd’hui entre la démocratie politique et la démocratie sociale ? Face à un choc frontal que le Président semble vouloir organiser avec les organisations syndicales, la CFDT doit s’efforcer de garder la tête froide, de s’en tenir à sa grille de lecture des changements utiles à mener, d’expliquer la valeur ajoutée du  dialogue social dans les réformes passées, comme dans celles à venir, de s’opposer, y compris par la grève et la manifestation quand il s’agit de faire aboutir un cahier revendicatif clair, au service des salariés ou des agents publics. Un changement durable ne se construit que dans l’explication, le dialogue, voire le compromis et pas dans la mise en tension permanente des acteurs. Tous ces sujets d’actualités sont finalement aussi ceux que traite le projet de résolution confédérale.

Ce projet engage l’avenir de l’organisation. Un tel document n’a pas vocation à tout réinventer ni à se prononcer sur tous les sujets : il se nourrit des résolutions antérieures et propose des choix politiques. La cohésion, la maturité et la bonne santé de la CFDT doivent nous permettre de mettre en débat des sujets forts. Dans la période, les mutations sont nombreuses et percutent notamment l’action syndicale. Dans ccontexte, il n’est pas évident pour une organisation syndicale de se projeter dans les cinq prochaines années. Mais si l’exercice est difficile, il est indispensable. Le monde change et nous devons être à la hauteur des enjeux pour répondre aux attentes des salariés.

La CFDT est devenue la première organisation représentative du secteur privé. Cette première place est le résultat du travail de terrain quotidien des adhérents et militants, mais aussi de l’action conduite pour affirmer un syndicalisme tourné vers la conquête de nouveaux droits pour les travailleurs : la protection sociale complémentaire généralisée, le CPA, les droits rechargeables… Il nous faut à présent conforter cette première place et accompagner les adhérents et militants dans leur action. Devenir première organisation syndicale secteurs public et privé confondus et conserver notre première place dans le privé, c’est démontrer que notre stratégie est la bonne, celle d’un syndicalisme constructif, de proposition et d’émancipation.  La CFDT sait d’où elle vient. Elle est forte de ses valeurs et entièrement tournée vers l’avenir pour construire les nouvelles régulations et les nouvelles pratiques syndicales dont notre société et nos adhérents ont besoin :

•  un besoin de démocratie, qui nécessite délibération, participation, codétermination dans l’entreprise et dans la société, de façon à rendre les travailleurs, les citoyens, nos adhérents, acteurs de la démocratie politique, de la démocratie sociale et de leur organisation syndicale. 
•  un besoin d’universalité pour construire la sécurisation des parcours et les réponses syndicales pour tous les travailleurs ;
•  un besoin d’accompagnement pour que les droits conquis et l’action publique soient sources de justice sociale et pour que, dans notre organisation, les militantes et les militants bénéficient d’une réponse pertinente à leurs interrogations.

 

C’est sur l’ensemble de ces points que les délégués réunis à Rennes auront à s’exprimer par leurs débats et par leurs votesLes militants de la CFDT Grand Est seront au rendez-vous.