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« À 44 ans, je suis déjà cassé de partout ! » ( DNA - / Lu. 27 Janvier 2020 )

Publié le 27/01/2020

120 bûcherons en 1977 dans la vallée de Thann, six aujourd'hui.

 

logo DNA pour portail CFDT

 
Les bûcherons travaillent par deux ou par trois. Ce jour-là, ils sont trois sur un chantier au-dessus de Moosch. L'ONF leur a demandé d'abattre 252 m² sur la parcelle 32. Cela devrait leur prendre quatre ou cinq jours. Leur journée, c'est du 8 h-16 h, avec une pause déjeuner d'une heure et une pause casse-croûte d'un quart d'heure. Daniel Satre-Buisson et Gilles Weibel, tous les deux 58 ans, ont 43 ans de métier ; à 44 ans, Michael Grob est le jeunot du groupe, avec 28 ans de métier. Ils travaillent pour la communauté de communes de Saint-Amarin.

Gilles parle de son « arthrose aux épaules », de ses genoux « foutus... À notre âge, on n'est plus en état de monter sur des pentes raides avec quinze kilos de matériel à porter. Mes godasses, c'est déjà cinq kilos la paire ! » Il raconte encore que, dans la vallée de Thann, il y avait 120 bûcherons en 1977 et qu'ils ne sont plus que six. « Dans deux ans, ils ne seront plus que deux... Le travail va être fait de plus en plus par les ETF, les entreprises privées de travaux forestiers. Eux, ils s'en foutent de préserver la jeunesse de la forêt ! » Le représentant syndical CFDT Patrick Bangert explique que ces privés ont « du mal économiquement, alors ils ne regardent pas sur l'environnement et essaient d'aller au plus rentable, quitte à mettre leur vie en danger ». Le président du Sivu des communes forestières de Sélestat et environs déplore aussi cette tendance, lui qui vante la qualité du travail des bûcherons communaux, soucieux de la santé des forêts.

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