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78 places d'Ehpad en moins : la CFDT s'inquiète ( RL - Ouverture 57C / Me. 24 Avril 2019 )

Publié le 24/04/2019

Le Groupe SOS Senior, présenti pour reprendre la gestion de l'Ehpad du Val Fleuri de Fénétrange, a un projet de réorganisation de ses services qui implique la suppression de 78 places en Moselle-Sud.

 

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La Moselle-Sud serait-elle trop bien lotie en matière de places en Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes ? C'est un argument avancé par le groupe SOS Senior pour supprimer 78 places sur le territoire dans les prochains mois. La CFDT Santé Sociaux tire la sonnette d'alarme.

À Saint-Jean-de-Bassel, l'Ehpad Saint-Joseph fermera dans quelques mois. Les 82 places de l'établissement seront relocalisées, mais où ? La question demeure. 
 

La possibilité d'un passage de l'Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) Le Val Fleuri de Fénétrange du public vers le groupe privé SOS Senior a mis en lumière un hiatus entre les besoins estimés par l'entreprise et ceux constatés sur le terrain par les syndicats.

Début avril, le Groupe SOS a présenté aux équipes du Val Fleuri un projet de réimplantation de ses Ehpad en Moselle-Sud. Projet qui fait frémir la CFDT Santé Sociaux car il implique la suppression de 78 places sur le territoire. Concrètement, les 15 lits de l'Ehpad de Château-Salins, hébergé au sein de l'hôpital, disparaissent de la carte. Saint-Joseph, à Saint-Jean-de-Bassel, fermera ses portes à une date prochaine mais non encore arrêtée et ses 82 places seront relocalisées dans un nouvel établissement... Probablement construit dans le bassin houiller. En compensation, SOS Senior annonce l'ouverture de 80 places à Fénétrange, mais cela comprend les 61 places actuelles. Soit une création de 19 lits seulement pour 97 suppressions.

« Inacceptable dans un contexte où, comme partout ailleurs, la population vieillit, commente une représentante de la CFDT Santé Sociaux. La détresse des familles en recherche de structures adaptées est grande. Nos hôpitaux sont démunis face à l'afflux de personnes âgées. Rien que sur l'année 2018, il y a eu plus d'une centaine de personnes maintenues hospitalisées en attente d'une place d'Ehapd, avec des durées de séjour souvent très longues. Supprimer 78 places d'Ehpad, cela signifie que l'hôpital souffrira encore un peu plus du manque de lit en aval pour les patients du secteur ; c'est autant de personnes âgées dans des services d'urgences ou se mettant en danger à domicile parce qu'on a été contraint de les y renvoyer. Et c'est autant de perte d'emplois publics ou privés sur le secteur de Sarrebourg et de Château-Salins. »

S'il y a trop de lit, comment expliquer les listes d'attente ?
 

Face à l'argument qui consiste à dire que la Moselle-Sud est surdotée en Ehpad, la CFDT Santé Sociaux s'insurge. « Les établissements sont pleins et gèrent des listes d'attente. Quant au discours politique qui dit que pour être viable, un Ehpad doit avoir une taille d'au moins 80 places, il est contredit par un rapport de la Cour des comptes du 20 mars dernier qui stipule qu'elle est favorable au maintien d'Ehpad de petite taille en territoire rural et que d'en arrêter le financement relèverait de la bévue. »

Devant tant d'incertitudes, les représentants du syndicat ont demandé à être reçus par l'Agence régionale de santé et si la situation devait effectivement se dégrader, ils n'excluent pas de lancer un appel à la mobilisation.