Gepor : la peur de disparaître ( RL - Région / Ma. 17 Octobre 2017 )
Gepor, la filiale transport d'ArcelorMittal, craint pour son avenir. Hier à Florange, les salariés ont demandé des explications. La poignée de main entre le délégué CFDT et le directeur de Gepor est trompeuse. Malgré les échanges, les salariés ont bloqué les trains en gare d'Ebange et passé la nuit sur les quais
Plus aucun wagon ne rentre, plus aucun ne sort. Hier, en gare d'Ebange, à Florange, les salariés de Gepor (Groupement pour l'exploitation des ports privés Illange, filiale d'ArcelorMittal, 180 salariés) ont bloqué la circulation des trains de fret pour dire non à ce qu'ils qualifient de mort annoncée de leur entreprise.
Le mouvement a duré tout l'après-midi et s'est prolongé toute la nuit, les protestataires improvisant un camp de fortune autour des rails, faute de n'avoir pas été reçus par un « décideur ».
Tout est parti d'une information qui aurait circulé lors du dernier comité central d'entreprise d'ArcelorMittal Atlantique-Lorraine (Amal). En fait, « une piste de travail qu'étudierait Arcelor pour que nous soyons repris par un autre prestataire, Harsco. Cela signifie clairement pour nous, la mort de Gepor », ne décolère pas le représentant CFDT, Luis de Freitas.
Ce qui est officiel, d'après le patron de Gepor, Barthélémy Metz, qui assurait hier « découvrir le sujet, c'est qu'Amal recherche un sous-traitant unique pour la partie emballage », a-t-il annoncé devant la centaine d'employés réunis auparavant devant les bureaux de Gepor. Face aux salariés en colère, le responsable a tenté de faire une photographie de la situation actuelle de l'entreprise. Un plan d'automatisation des ponts (il n'y aurait alors plus besoin de pontiers) est annoncé, ce qui ne rassure pas. De plus, le responsable qualifie les activités portuaires de « pas top, malgré les discussions en cours avec des entreprises locales ». Quant à Europort, le projet peine à décoller, ce qui ne favorise pas les perspectives de la société.
Gepor est aussi spécialisée dans la maintenance des wagons et des locomoteurs et dans l'emballage des produits sidérurgiques et métallurgiques.
Rencontre avec le directeur d'Amal « Ce que nous demandons est simple : nous sommes Arcelor aujourd'hui et nous voulons devenir Amal demain. Que Gepor soit le prestataire manutentionnaire », déclarait hier Luis de Freitas.Une rencontre est prévue aujourd'hui entre les représentants de Gepor et le directeur d'Amal, Eric Niedziela.
