Ahlstrom-Munksjö revend le velin d'Arches à un groupe italien ( VM - Ouverture Vosges / Me. 27 Novembre 2019 )
Ahlstrom-Munksjö a décidé de revendre l'atelier papier d'art, dont le velin d'Arches, au groupe italien F.I.L.A. pour environ 44 M€. Si l'activité devrait se poursuivre sur place, les salariés, inquiets pour leur avenir et celui du site, se sont mis en grève en marge du comité d'entreprise extraordinaire ce mardi.
Les machines ont été maintenues à l'arrêt toute cette journée de mardi en marge du comité d'entreprise extraordinaire.
« L'année 2019 a déjà été difficile pour l'usine en termes de charges et de résultats, si bien que nous sommes tout juste à l'équilibre. Dans ce contexte très délicat pour le papier déco et abrasif (marché en chute libre et réelle baisse des volumes causée par une concurrence chinoise mais aussi interne), le 30 octobre, on nous annonce que l'on vend les bijoux de famille : les beaux-arts, dont le velin d'Arches que nous fabriquons depuis 1490 et qui a une rentabilité de 28 à 30 %. C'est une très mauvaise nouvelle. Nous développons ici quatre activités complémentaires. Sans l'une d'elles, ça risque de devenir très compliqué d'autant que les perspectives pour 2020 ne sont guère réjouissantes. » À l'issue d'un comité d'entreprise extraordinaire ce mardi au cours duquel les dirigeants italiens du groupe F.I.L.A. ont présenté leurs intentions et le pourquoi du comment du rachat de l'activité papier d'art qui devrait intervenir à la fin du premier trimestre 2020, après être passé par une phase de trois mois en tant que distributeur, les syndicalistes de FO, de la CGT et de la CFDT, unis, ont rejoint leurs troupes pour répondre aux questions. Enfin, s'ils le pouvaient. Car ce rachat annoncé reste encore un peu flou à leurs yeux. S'ils ne remettent aucunement en cause la bonne santé financière d'un groupe italien qui a déjà fait ses preuves à de multiples reprises en France, ils semblent avoir plus de doutes quant à l'avenir du site en lui-même.
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© Vosges Matin, Mercredi le 27 Novembre 2019 / Ouverture Vosges / Arches
« Comme une voiture sans moteur »
12 h 30. Au terme de 3 h 30 de réunion, les syndicalistes, représentants de la CGT, FO et de la CFDT, arrivent enfin. « Ils ont des propos rassurants. Ils disent qu'ils ne sont pas là pour supprimer du personnel. C'est un groupe fiable qui a su développer les usines qu'il venait de racheter », tempèrent-il immédiatement. « En revanche, quand on leur parle du volet industriel, là ils restent très vagues. Nous avions beaucoup de questions à leur poser et là force est de constater que nous n'avons pas eu toutes les réponses souhaitées », renchérit-il, tout en remerciant ceux qui se sont mobilisés et qui ont permis d'envoyer un signal fort à la direction en vue du comité européen qui se déroule dans les prochains jours à Dettingen en Allemagne : « Toutes les machines ont été à l'arrêt aujourd'hui. Soyez assurés qu'ils ont bien reçu votre message. »
Le piquet de grève pouvait reprendre ses droits jusqu'à 16 h.
