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« On est notre propre patron » (L'ALSACE / JE. 4 AVRIL 2019)

Publié le 05/04/2019

Changement de paradigme chez Maurer Tempé Alsace où les 103 salariés qui poursuivent l'aventure à Kingersheim sont désormais des « associés », à la fois employés mais aussi actionnaires. Condition sine qua non du projet, ils ont accepté d'investir leurs indemnités de licenciement dans l'entreprise et ont aussi abondé au moyen d'un apport personnel compris entre 300 et 1 000 EUR, selon les niveaux de rémunération.

Cette sortie par le haut, après des années de difficultés financières, a évidemment ravi le personnel.

« Chacun se sent plus investi »

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« Le redémarrage est une libération. Cela faisait tellement longtemps qu'on l'attendait »,

renchérit Julio Dos Santos, délégué syndical CFDT et désormais responsable des achats.

« Les gens en avaient marre d'attendre. La Scop est un gage d'implication supplémentaire des salariés. Tout le monde y croit. Sinon, nous ne serions plus là, indique cet ancien boucher, entré il y a 18 ans. Chacun se sent plus investi. On travaille pour soi et plus pour les autres. »

Magasins :« Le choix des salariés »

La reprise de l'usine, cependant, s'accompagne d'un regret : le réseau de 13 magasins - dont les cinq boucheries et quatre stands en supermarché dans le Haut-Rhin - n'a pu être sauvé. Ce projet de Scop n'a, pour le coup, pas abouti. 

« C'est une vraie déception, glisse Julio Dos Santos. Mais c'est le choix de ses salariés. La moyenne d'âge était plus élevée qu'à l'usine. » 

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Le nouveau patron assume pleinement le passage d'un statut semi-industriel à celui d'entreprise industrielle : « Les produits des boucheries et de la grande distribution avaient le même niveau de qualité, mais les petites productions coûtaient plus cher. Si je suis déçu, c'est pour les consommateurs. Mais c'est le choix des salariés. »