Travail de nuit, produits chimiques (AFP-BFM TV / 3 octobre 2025)

  • Santé et Qualité de Vie au Travail

Certains métiers multiplient le risque de cancer du sein (et peu de femmes sont au courant). Le ruban rose est le symbole de la campagne mondiale de sensibilisation au cancer du sein, qui a lieu en octobre, également connu sous le nom de "mois rose" ou "octobre rose". 

 

Le risque de cancer du sein augmente d’environ 30% chez les femmes ayant travaillé de nuit par rapport aux autres femmes, selon l'Inserm. Mais le sujet du lien entre l'activité professionnelle et ce cancer est très rarement évoqué .../...

Certains cancers du sein sont-ils dus au travail ?

En France, .../... seules quelques femmes ont réussi à faire reconnaître l'origine professionnelle de leur maladie, .../...
Alors qu'a débuté l'opération annuelle Octobre rose dédiée au dépistage, les pouvoirs publics 

"ne s'intéressent pas assez aux conséquences du travail chez les femmes", a estimé Jean-Luc Rué, responsable santé sécurité CFDT Grand Est, syndicat très actif sur le sujet.

Le plus meurtrier des cancers chez la femme en France avec 12.000 mortes par an, le cancer du sein est une maladie dont on n'a pas fini d'explorer les facteurs de risques: le travail de nuit a été jugé "probablement cancérogène" en 2007 par le Centre international de recherche sur le cancer, agence de l'OMS qui a aussi classé "cancérogènes avérés" les rayons X et Gamma.
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 En 2018, l'institut a conclut que travailler de nuit plus de deux nuits par semaine pendant plus de 10 ans multiplie le risque par trois. L'exposition à certains produits chimiques pourrait aussi influer.

Peu de prévention sur l'impact du travail sur les femmes

Or les "conséquences du travail pouvant engendrer un sur-risque" sont "très rarement" évoquées par les politiques publiques, alors qu'en éliminant ces éléments, on pourrait réduire le nombre de pathologies", a déploré récemment Jean-Luc Rué devant l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis).

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Le risque de cancer du sein augmente d’environ

  • 30% chez les femmes ayant travaillé de nuit par rapport aux autres femmes

Une maladie est dite "professionnelle" lorsqu'elle est la conséquence de l'exposition habituelle d'un travailleur à un risque physique, chimique ou biologique et si elle figure dans l'un des tableaux du régime général ou agricole de la Sécurité sociale, issus de la négociation entre syndicats et patronat.

Quand il n'existe pas de tableau, comme pour le cancer du sein, des médecins étudient le dossier et se prononcent sur le lien entre le travail et la pathologie, dans un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP). La femme doit alors prouver un "lien direct et essentiel" entre son cancer et son activité.

Jusqu'ici, très peu de femmes ont obtenu cette reconnaissance ouvrant droit à une indemnisation.

La première, en 2023, était une infirmière mosellane exposée à des rayons et travaillant de nuit à l'hôpital pendant 28 ans.

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"La difficulté, c'est qu'on manque d'études sur l'impact du travail chez les femmes, alors qu'un travailleur sur deux est une travailleuse", a pointé Jean-Luc Rué, membre de la commission fixant les critères de reconnaissance des maladies professionnelles (CS4).

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Pour sortir de l'impasse, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), dont les expertises alimentent la négociation entre partenaires sociaux, analyse les métiers et expositions pouvant engendrer un sur-risque de cancer du sein.
"Nous travaillons sur plusieurs facteurs: le travail de nuit, certains produits chimiques, qui restent à déterminer, les rayonnements ionisants", a expliqué Henri Bastos, directeur scientifique santé et travail à l'Anses. Les conclusions attendues au plus tôt fin 2026.

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