Fermeture de Bonduelle Saint-Mihiel: une fin pleine d'amertume (L'Est Républicain / 06 Mars 2025)
La production de l’usine de conditionnement de salades est définitivement à l’arrêt depuis le 27 février .../... Reste maintenant à mettre en œuvre le plan dont la négociation s’est révélée éprouvante, ne manquent pas de déplorer les élus CFDT, syndicat majoritaire.
Ils espèrent toujours que le site puisse être repris, les élus CFDT du CSE (Comité social et économique) savent .../... la production des salades en sachet s'est définitivement arrêtée .../... Les salariés ont reçu leur lettre de licenciement dès le lendemain Six mois après l'annonce d'une fermeture par le groupe. Si celle-ci avait été prévue fin mars initialement, " c'est toujours resté vague, on nous a ensuite parlé de mi-mars ", souffle Cédric, un des trois négociateurs cédétistes du plan social. .../...
Des croix jetées au feu
Pour marquer le coup, un rassemblement devant l'usine a eu lieu cet ultime jour d'activité, au cours duquel tout le personnel a été invité à jeter tour à tour dans le feu les 159 croix qui avaient été dressées à l'automne dernier pour symboliser la suppression d'autant emplois.
.../..... Pour les représentants syndicaux qui demeurent présents : Stéphanie, Aurélie, Florence, Christelle, Marie-Rose, Cédric et Stéphane – leur procédure de licenciement va prochainement s'enclencher, " ce n'est pas terminé, notre rôle est d'accompagner les gens " dans le cadre de l'application du plan de sauvegarde l'emploi (PSE) et des mesures négociées.
.../... la direction ne jouait pas le jeu... elle faisait traîner les choses. En témoigne l'accord de méthode seulement conclu après un mois et demi. " Notre ressenti, c'est que ce PSE a été fait à l'arrache, qu'il n'avait pas été préparé. "
On voulait nous éprouver
.../... " .../...On a eu le sentiment que l'on voulait nous éprouver tant psychologiquement que physiquement", témoignent-ils. C'est afin de mettre la pression pour obtenir quelques progrès qu'une grève avait été organisée .../... On a réussi à avoir des avancées par rapport aux propositions initiales qui n'étaient pas à la hauteur du préjudice subi par les salariés. D'autant plus que l'on se situe dans un bassin d'emploi sinistré, il aurait fallu qu'ils misent un peu plus haut.
La CFDT explique qu'il a fallu
" batailler jusqu'à la dernière minute pour obtenir des dispositions au-delà du minimum légal : prime de licenciement améliorée, indemnité pour un reclassement rapide, prime de départ volontaire... "
Un sentiment d'injustice
.../.... "Tout a été fait sans se soucier de l'humain ", lâche Cédric. Stéphanie d'ajouter : « Les gens ne vont pas bien, mais on s'en fout. Les gens ont pourtant travaillé jusqu'au bout, en venant parfois avec la boule au ventre, en ne se sentant pas forcément bien. Toujours par acquit de conscience et professionnalisme. On a vécu notre dernier Noël dans des conditions lamentables. Notre directeur, on ne l'a pas vu la dernière semaine, il n'était pas là le dernier jour. Ça interpelle quand même. » Stéphane.
Les salariés ont été exemplaires, ils peuvent partir la tête haute.../...
