Philippe Béroud, « un orfèvre » de la plaidoirie prud’homale (L'Est Éclair /Mercredi 2 Octobre 2024)
Philippe Béroud, responsable de l’espace de proximité interprofessionnel CFDT romillonne s’est éteint jeudi 26 septembre à l’âge de 76 ans
L’espace de proximité interprofessionnel CFDT de Romilly-sur-Seine vient de perdre son responsable. Philippe Béroud, syndicaliste chevronné et de tous les combats s’est éteint jeudi dernier, le 26 septembre, à l’âge de 76 ans. Deux jours plus tôt, il plaidait encore devant le conseil des prud’hommes de Troyes…
Celui qui a fait vivre l’union locale CFDT (aujourd’hui EPI) pendant plusieurs décennies a découvert le militantisme alors qu’il était employé à la centrale à charbon de Montereau. Après la fermeture du site en 1985, il rejoint la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, où il reprend naturellement ses fonctions de délégué CFDT. Mécanicien de métier, il était toutefois « détaché à 80 % pour ses obligations syndicales », qu’il assurera jusqu’à sa retraite en 2001, se souvient Pascal Versavel, collègue que Philippe Béroud formera « au militantisme » .
Cheville ouvrière de l’union locale
Son action, Philippe Béroud la portera en parallèle à l’échelle du territoire. Au sein de l’union locale, aux côtés notamment de son acolyte Pascal Beau, il défendra sans relâche les salariés sollicitant son aide. « C’était quelqu’un de très droit qui affichait bien ses opinions et qui les défendait jusqu’au bout, affirme ainsi Pascal Beau. Il était défenseur syndical depuis au moins 25 ans c’est-à-dire qu’il défendait les salariés devant le conseil des Prud’hommes de Troyes et devant la cour d’appel de Reims. »
.../... Difficile également de ne pas évoquer son cheval de bataille, durant des années : la défense des droits des ex-Sirc de Marigny-le-Châtel, un dossier de longue haleine mené notamment devant les prud’hommes, avec succès…
« Un spécialiste du droit »
« Il montait ses dossiers de manière assez formidable. C’était un orfèvre en la matière », estime Patrice Huart, conseiller CFDT à Troyes, qui décrit « un spécialiste du droit : il voulait réussir et il ne voulait pas décevoir les gens qu’il défendait. C’était la défense à tout prix de la veuve et de l’orphelin ! » Et si Philippe Béroud « avait des plaidoiries extraordinaires » , il était aussi, selon ses camarades et proches, « quelqu’un de valeur. » « C’était un mec bien qui savait dire les choses, qui n’avait pas la langue de bois. »
.../... « Il menait les troupes, il les regonflait… C’était un mec génial, bourru à certains moments… Il nous a fait tellement marrer, c’est trop bête qu’il nous fasse pleurer maintenant… »
