
CNC 22 et 23 MAI 2024 : intervention de l'URI Grand Est
Intervenant : Cyrille MARQUES

La note évoque une morosité ambiante. Malheureusement, nous nous retrouvons dans cette analyse.
Le Grand Est est dans une situation économique toujours très difficile à lire. Nous avons en même temps une baisse globale du nombre de chômeurs, des projets d’envergures, des investissements étrangers importants.
Mais la lecture infra territoriale est inquiétante.
Comme nous l’indiquions depuis plusieurs années avec la FGMM, la filière automobile souffre. En cause, le manque d’anticipation des effets du passage à l’électrique sur le réseau des sous-traitants, mais également l’impact de la situation économique allemande. Le bassin économique du Grand Est va bien au-delà des frontières nationales. Face à cela, la CFDT continue son action, en soutenant les équipes dans les boites en difficultés, mais pas seulement. Une plénière de la conférence sociale en juin devrait réunir l’ensemble des acteurs de la filière auto pour un plan de soutien ambitieux.
À l’heure où la CFDT interroge ses équipes sur les territoires dans le cadre du plan de décarbonation des 50 sites les plus émetteurs, dont 12 se situent sur le territoire Grand-Est, le Nord des Ardennes se questionne sur l’implantation d’un incinérateur au combien polluant.
Souvent patronat et collectivité mettent en avant les aspects vertueux d’un projet comme la valorisation des déchets, la création d’emploi et la production d’énergie même s’il est indéniable que celui-ci présente un risque énorme pour la santé publique comme l’exprime l’ARS.
Raison de plus dans ce contexte, pour continuer à porter nos revendications liées à la conditionnalité des aides versées à des engagements effectifs à la fois en matière de décarbonation, mais également en matière sociale et de dialogue social.
La CFDT Grand-Est porte les valeurs et les revendications du manifeste en faveur de la transition écologique, mais se trouve trop souvent en marge, comme ses partenaires du Pacte du Pouvoir de Vivre. En marge, car les élus et l’État oublient les corps intermédiaires, faisant de l’enjeu écologique un entre soi dont le seul intérêt serait la répartition des aides européennes en vue de concrétiser leur politique d’aménagement du territoire. Tout cela sans se soucier de l’intérêt des travailleurs !
Nous continuons, envers et contre tout, à porter nos engagements auprès de nos syndicats et de nos équipes, notamment par l’information et l’accompagnement, via la formation, en lien avec nos partenaires et pour ce qui concerne les conditions de travail avec l’ARACT.
Qui dit transformation de l'activité, dit transformation des métiers, ce qui nécessite un accompagnement fort pour les personnes les plus éloignées de l'emploi via des dispositifs de formation adaptés.
Cette évolution de l’activité fait l'objet d’une étude par les comités locaux information et de surveillances des installations classé pour la protection de l’environnement (53 CLI dont 38 en nucléaire). Pour être efficace au sein de ses instances, il est nécessaire que nos mandatées développent une expertise technique et politique CFDT. Ceci demande d’instaurer un pilotage de nos mandatés tant au niveau confédéral qu’au niveau régional.
Notre plan de travail en matière de développement durable a vocation à faire de la CFDT GE un modèle tant en matière de sobriété que de revendications vertueuses pour notre planète et les générations à venir.
Dans la période, nous multiplions également les initiatives pour parler Europe avec les militants et pour les alerter sur le risque que représente l’extrême droite en Europe et en France.
Demain soir, nous organisons à Chaumont en Haute-Marne (avec la CGT) un débat autour du film « Bézier l’envers du décor ».
Le 06 juin, nous serons à Schengen, lieu symbolique de la construction européenne. Nous y serons avec les syndicats des pays transfrontaliers pour rappeler notre attachement à la construction européenne et notre volonté de voir aboutir l’Europe sociale et pour y redire également notre opposition à l’extrême droite.
Les mobilisations autour du 1?? mai ont également été l’occasion de traiter ces sujets. Dans certains territoires du Grand Est, depuis fort longtemps, nous faisons du 1?? mai un moment convivial et revendicatif, grand public et militant, pour fêter les travailleurs et renvoyer une autre image du syndicalisme. Ces dernières années, ces rendez-vous, loin de s’essouffler, se multiplient. Merci aux militants et responsables des territoires qui s’investissent pour cela. Merci à Marylise et à l’équipe qui l’accompagnait d’être venue à Nancy pour une table ronde sur l’Europe avec le Pacte du Pouvoir de Vivre, la Fage et le mouvement européen.
Sur l’extrême droite, ne nous le cachons pas, le débat dans les territoires est souvent rude avec des militants et parfois des responsables d’organisations qui nous reprochent de « faire de la politique ». Il nous faut continuer à armer les responsables sur ce sujet. Aussi, dans la poursuite des webinaires organisés par la confédération, nous organiserons en septembre un webinaire sur le « ni neutre ni partisan de la CFDT ».
Ce sujet du lien entre syndicalisme et politique est régulièrement questionné.
Pour nous, il est l’expression d’une difficulté pour nos militants vis à vis de nos positionnements, dans le cadre des élections européennes comme à l’occasion des dernières présidentielles. Surtout, il nous semble qu’il révèle une grande fragilité de nos militants sur nos fondamentaux : organisation de la CFDT, positionnement vis-à-vis du politique, compréhension de nos mécanismes démocratiques internes, … Il nous faut donc urgemment muscler la formation politique de nos militants et responsable afin de leur donner les repères politiques nécessaire à exprimer notre positionnement sur ces sujets sensibles. Quand nous en prenons le temps les débats sont riches et les apports conduisent à une véritable montée en compétences de nos militants. Les travaux actuels du DOF confédéral vont également dans ce sens, mais il est nécessaire d’accentuer encore l’effort. Au-delà, cette question nécessite mobilisation de toutes les structures fédératives, en coopération, transparence et communication explicite des actions des uns et des autres.
La flamme olympique va traverser certains de nos départements, alors permettez-moi une métaphore sportive. Le développement est comme une épreuve sportive. On doit s'entraîner, progresser, tenir lors de l'épreuve, récupérer pour mieux repartir. Après les bons résultats de 2023, il nous faut poursuivre l’effort et rester très vigilant.
Accueil des nouveaux adhérents, convention de développement avec les syndicats, Grand BOOST GE, la boite à outil s’enrichit. Là aussi l’hétérogénéité des pratiques et des résultats doit amener l’inter pro à mieux cibler ses actions de soutiens et à valoriser l’engagement des équipes.
Dans un contexte difficile, la CFDT va bien. C’est une grande fierté collective que de voir notre organisation en capacité de débattre et d’agir, d’obtenir des droits nouveaux, droit à la reconversion, CETU, pour tous les salariés, quelle que soit la taille de leur entreprise. À nous d’en faire un point d’appuis pour les prochaines élections.